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Qu’est-ce que la théorie monétaire moderne ? Et comment elle pourrait-elle aider le Canada ?

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04.06.2025

Peu de termes suscitent autant d’inquiétude dans le débat public que « dette nationale » et « déficit public ». La dette nationale correspond au montant total des sommes dues par l’État, accumulées au fil des déficits. On parle de déficit public lorsque le gouvernement dépense plus d’argent qu’il n’en perçoit en taxes, impôts et autres revenus.

L’idée selon laquelle les budgets publics devraient reproduire les finances des ménages remonte au moins aux années 1930. De nos jours, elle domine le discours public.

Les politiciens, les commentateurs et même certains économistes affirment que les déficits sont dangereux par nature et doivent être réduits au minimum, et que les gouvernements, à l’instar des familles, doivent veiller à ce que leurs dépenses n’excèdent pas leurs revenus s’ils veulent éviter la faillite.

Et si cette analogie était complètement erronée ? Selon une pensée économique dissidente connue sous le nom de théorie monétaire moderne (TMM), les gouvernements qui émettent leur monnaie ne doivent pas être comparés à des ménages.

Selon la TMM, un gouvernement jouissant d’une pleine souveraineté monétaire – c’est-à-dire qui émet sa propre monnaie, laquelle n’est pas arrimée à une autre monnaie ou à un produit, et qui n’emprunte pas en devises étrangères – n’est pas confronté à des limites strictes en matière de dépenses.

Contrairement aux particuliers, qui doivent gagner ou emprunter de l’argent afin de le dépenser, un gouvernement doté de la souveraineté monétaire crée de l’argent au fur et à mesure qu’il en dépense, ce qui signifie qu’il peut toujours faire face à ses obligations financières. La TMM pourrait transformer la manière dont les Canadiens comprennent la dette publique et le déficit budgétaire.

La TMM s’inspire de nombreuses traditions intellectuelles, dont le chartalisme, la finance fonctionnelle et le post-keynésianisme.

Ses concepts fondamentaux ont d’abord été formulés par des personnalités telles que Warren Mosler, un praticien de la finance dont les écrits sont à la base des premières réflexions, puis développés par des économistes issus du monde universitaire, notamment L. Randall Wray, Stephanie Kelton et Bill........

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