menu_open
Columnists Actual . Favourites . Archive
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close
Aa Aa Aa
- A +

Le train de nuit, un retour de seconde classe

2 0
08.12.2023

Temps de lecture: 6 min

Début 2016, Alain Vidalies, secrétaire d'État chargé des transports, annonçait la suppression progressive de la plupart des liaisons ferroviaires de nuit. La principale raison invoquée était l'absence de rentabilité.

Sur fond de préoccupations environnementales, une dynamique inverse a depuis été enclenchée par les pouvoirs publics: le Paris-Nice revenait sur les rails le 21 mai 2021, le Paris-Tarbes-Lourdes le 12 décembre, et c'est le tour du Paris-Aurillac ce 10 décembre 2023.

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter quotidienne de Slate.fr et ne ratez plus aucun article!

Je m'abonne

Ils ont rejoint les Paris-Gap-Briançon et Paris-Rodez/Latour de Carol/Cerbère qui subsistaient encore tant bien que mal. Une dizaine d'ouvertures de lignes est promise d'ici 2030. Il s'agit essentiellement de lignes radiales depuis Paris, le schéma différant finalement assez peu de celui qui avait cessé d'exister en 2016.

Lignes intérieures de nuit envisagées. | Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires

Après un retour très médiatisé, les premiers bilans de la relance semblent positifs malgré des dysfonctionnements réguliers. Le train de nuit reste cependant encore menacé par des contraintes économiques et organisationnelles, tandis que l'État et la SNCF peinent à concevoir un véritable réseau aux échelles nationale et européenne. C'est ce que nous avons exploré dans nos recherches, nourries d'entretiens avec divers acteurs et de consultations d'archives.

Il faut tout d'abord insister sur la particularité du train de nuit: il s'agit de trajets longs, sans desserte pendant toute une plage horaire que l'on nomme le «saut de nuit», puis avec de nombreux arrêts en fin de parcours. Le Paris-Briançon, par exemple, ne marque aucun arrêt entre son départ de Paris Austerlitz à 20h51 et Crest dans la Drôme à 4h45. Huit gares sont ensuite desservies avant d'atteindre le terminus à 8h26. À vol d'oiseau, Crest et Briançon sont distantes de 130 kilomètres.

Cela place d'emblée le train de nuit dans une forme d'ambiguïté. Est-ce un service dont la gestion doit se faire à l'échelle nationale du fait de la grande distance parcourue ou bien doit-elle revenir aux régions en raison du maillage de desserte........

© Slate


Get it on Google Play