Comment se financer quand on est entrepreneur en situation de handicap
EXPERTE INVITÉE. Lancer, développer et faire croître une entreprise, c’est toujours prendre des risques. Quand on vit avec un handicap — qu’il soit visible ou non — ces risques financiers sont souvent encore plus grands. Chaque pause forcée pour des raisons de santé ou chaque dépense d’adaptation imprévue peut nuire à la stabilité d’une entreprise. Mais avec une bonne stratégie et les bons alliés, il est possible de structurer ses finances pour gagner en sécurité et se donner la chance de grandir.
J’ai moi-même vécu cette réalité. Après un épuisement en 2017 et une réadaptation intensive avec mon implant cochléaire, j’ai compris qu’il fallait mettre plus d’ordre dans mes finances si je voulais continuer d’avancer. Ce texte s’inspire donc de mon parcours — avec un handicap invisible — mais aussi des conseils reçus de personnes spécialisées comme Guillaume Parent, conseiller en sécurité financière et fondateur de Finandicap, lui-même en situation de handicap, et Karen Déziel, conseillère en main-d’œuvre au SEMO Mauricie.
En 2018, j’ai commencé à parler ouvertement de ma surdité. Avant ça, je n’étais même pas à l’aise d’utiliser le mot «handicap». Pourtant, comme me l’a expliqué Karen Déziel, accepter qu’on a un handicap et surtout le nommer, c’est souvent la clé pour avoir accès à des programmes adaptés. L’admissibilité repose sur des critères précis: une déficience persistante qui a un effet réel sur les activités du quotidien et sur le travail.
«Nommer son handicap, ce n’est pas se limiter à ses défis. C’est plutôt créer les conditions pour travailler dans un environnement où ses compétences sont reconnues et mises en valeur», m’a-t-elle dit.
Quelques années plus tard, avec Guillaume........
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