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Quand l’émotion prend le dessus, l’entreprise dérape

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EXPERT INVITÉ. J’ai toujours été un gars impulsif. Ceux qui me connaissent savent que je réagis vite, fort, parfois trop. C’est dans ma nature.

Mon cerveau carbure à l’intensité, à l’urgence, au feu de l’action. Mais avec les années – et surtout avec quelques échecs cuisants – j’ai appris à mieux canaliser cette intensité. À ne pas laisser mes émotions prendre les commandes dans les moments critiques.

Et pourtant, ce que je constate encore aujourd’hui dans l’écosystème entrepreneurial, c’est à quel point l’émotion reste un facteur sous-estimé, voire ignoré, dans les décisions d’affaires. Pire encore : on la confond souvent avec de l’authenticité ou de l’intuition. Alors que, bien souvent, c’est simplement de l’ego mal géré.

Un mot mal interprété, un ton un peu sec, une remarque mal placée, et c’est toute une relation d’affaires qui peut exploser. Pas à cause des chiffres. Pas à cause du produit. Mais parce que quelqu’un s’est senti «mal parlé».

Et dans un contexte où chaque décision compte, où la marge d’erreur est mince, ce genre de réaction peut coûter très cher.

Je me souviens d’un épisode marquant il y a quelques années. J’étais en pleine négociation avec un investisseur potentiel. On avait eu plusieurs rencontres productives, les chiffres étaient solides, la vision alignée. Mais au moment de parler des conditions finales, j’ai été – je l’admets – un peu trop direct. Je voulais aller droit au but, éviter les détours.

Résultat: il a complètement bloqué. Pas parce que l’accord n’avait pas de sens. Pas parce qu’il avait découvert un problème. Mais simplement parce qu’il n’avait pas apprécié mon ton.

Il me l’a dit franchement: «J’ai l’impression que........

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