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USA: le poisson pourrit par la tête

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23.09.2025

Le poisson, dit-on, pourrit par la tête. Une société, a-t-on appris, pourrit par la culture. Ou plutôt, par le refus de la culture, dans tout ce qu’elle peut contenir de remises en cause des vieilles dominations, des vieux discours, des vieilles aliénations. Et c’est une vieille histoire. Enfin, «vieille», pas tant que cela après tout, dans ses derniers épisodes. Tenez, celui-là: la «guerre implacable d’épuration» lancée par les nazis contre l’«art dégénéré». Une guerre qui voulait en finir avec tout l’art moderne: l’expressionnisme, l’abstraction, Dada, le surréalisme, la Nouvelle Objectivité, toutes productions ­d’«idiots», de «malades mentaux», de «criminels», et, bien sûr, de «juifs» et de «bolchéviks». Cette épuration devait permettre une régénération, la renaissance d’un art sain exprimant une communauté ethnique (voire raciale). Et la définition de l’«art dégénéré» était si floue que tout pouvait s’y agréger, sauf l’art pompier et la caricature de l’antique, façon Arno Breker. On multipliait donc sous le IIIe Reich les épithètes pour dénoncer ce qu’on voulait éradiquer: «bolchévisme culturel» (le «réalisme socialiste», pourtant, ressemblait fort à l’esthétique nazie…), «art du système» (mais «le système», en Allemagne, c’était le système nazi…), «art juif», «dépravation morale», «crétinisme érigé en idéal»…

«A partir de........

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