Un père défaillant, mais un grand artiste
Joachim Trier avait séduit le festival de Cannes avec Julie (en 12 chapitres), qui avait valu à l’actrice Renate Reinsve le Prix d’interprétation 20211>Lire également la critique de Mathieu Loewer en lien ci-dessous). Un film dont j’avais montré qu’il était surtout la mise en scène d’un idéal masculin de femme sans environnement professionnel ni amical, dont la vie se résume à passer d’un homme à un autre.
Apparemment, Valeur sentimentale, le dernier long-métrage du cinéaste norvégien, lauréat du Grand Prix cannois 2025, est plus complexe: Nora (encore Renate Reinsve), une actrice de théâtre aussi brillante que torturée par le trac, est contactée par son père, Gustav Borg (Stellan Skarsgard), un réalisateur qui a eu son heure de gloire et souhaite, après quinze ans de silence, faire un film sur sa mère dépressive, qui s’est suicidée: il propose le rôle à sa fille. Laquelle refuse de renouer avec ce père qui a quitté très tôt le domicile familial sans jamais plus s’intéresser ni à elle et ni à sa sœur Agnès (Inga Ibsdotter Lilleaas). Elle-même, malgré sa réussite........
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