Le scandale Cicad
Si vous allez manifester en Suisse contre le génocide en cours à Gaza, il y a de fortes chances que vous soyez filmé·e et vous retrouviez ensuite sur une vidéo de la chaîne YouTube de la «Coordination contre l’antisémitisme et la diffamation» (Cicad), assimilé·e à des propagateurs de l’antisémitisme. Vous êtes radicalement opposée·e à l’antisémitisme, ou êtes vous-même juif·ve? Peu importe!
La Cicad existe depuis plus de trente ans à Genève. Elle bénéficie annuellement de 2 millions de francs de dons privés anonymes et de 100’000 francs de la Ville de Genève. Elle organise des dîners réguliers avec les cadres des partis politiques pour les inviter à se prononcer en fonction de son agenda. Au cours de ces dîners, elle interpelle, par exemple, la conseillère administrative en charge de la sécurité sur la recrudescence des manifestations ou s’inquiète de l’émergence politique de Rima Hassan.
La mission première affichée par la Cicad, celle de la lutte contre l’antisémitisme, paraît indéniablement noble. Mais elle s’accompagne d’une autre mission fondatrice qui, elle, l’est nettement moins: celle de défendre l’image d’Israël quand ses laudateurs l’estiment diffamée (le «d» de Cicad). Cette seconde mission accolée à la première est pour le moins problématique; elle essentialise tou·te·s les juif·ves comme partie prenante d’Israël et assimile automatiquement celles et ceux qui s’opposent à la politique d’Israël à des antisémites.
Le travail de propagande de la Cicad en faveur d’Israël est un........
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