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Perspectives

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L’invention de l’arc, du javelot ou du propulseur, voire du lancer de caillou ou de bolas, a changé le monde des primates préhistoriques prédateurs. Jusque-là, on devait tuer au corps à corps un être qui se débattait, mordait, griffait, saignait, hurlait. Non seulement c’était dangereux et désagréable, mais, si cette proie vous ressemblait et vous regardait dans les yeux, on partageait sa souffrance et il fallait avoir la haine, ou vraiment très faim, pour poursuivre son action. Le meurtre à distance est indolore, propre, hermétique à toute empathie, à toute culpabilité. Il nécessite moins de force brute que l’affrontement à mains nues, mais requiert une habileté technique spécialisée.

Celle-ci était acquise par le jeu, sur des cibles dociles quelconques, sans valeur économique ou sentimentale. Et le jeu de «tuer à distance gratuitement» récompense le joueur d’un plaisir immédiat, quand la cible est atteinte. Ainsi conditionné, le joueur cherche à gagner, c’est à dire à tuer,........

© LeCourrier