Plus jeune, même si je me voulais économiquement libéral, j’avais une forme de mépris inavoué pour la figure du contribuable.

Je lui préférais le Citoyen avec un C majuscule, dévoué au bien commun, presque indifférent aux choses matérielles, et n’ayant surtout pas le souci de ce qu’il payait en taxes et impôts. Je trouvais cela vulgaire.

Certes, je croyais que l’État ne devait pas trop se mêler d’économie, même si je demeurais marqué par l’imaginaire de la Révolution tranquille, avec son interventionnisme fécond.

Mais au fond de moi-même, je m’en foutais.

J’ai changé. Comme n’importe quel étudiant en sciences sociales qui rejoint le vrai marché du travail, et qui quitte le milieu réconfortant de la fonction publique ou des institutions qui dépendent de........

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