Dimanche dernier, le jour de mon 32e anniversaire, je n’ai pu m’empêcher de rebondir sur les propos de Jean Chrétien, ce vigoureux capricorne de Shawinigan, qui, pour ses 91 ans, samedi, a adressé en français une lettre au président américain désigné, Donald Trump. Toujours aussi vif d’esprit, il apparaît parmi les figures de la classe politique canadienne à saisir pleinement l’ampleur de la situation.

Il ne semble pas s’expliquer pourquoi le Canada se retrouve dans une telle situation de dépendance. Pourtant, depuis sa douce séparation de la Grande-Bretagne, le Canada s’est paisiblement endormi dans les bras des États-Unis, inconscient de la menace que représentait cette nouvelle tutelle, bienveillante, dont les excès semblaient réservés à des terrains exotiques. Ainsi, le pays s’est graduellement transformé, aux yeux du monde, en un simple satellite américain. Pour dénoncer la menace américaine, Jean Chrétien découvre soudainement aujourd’hui la « nation canadienne ».

Il est ainsi pour le moins surprenant de le voir se porter à sa défense alors qu’il a lui-même contribué à la détricoter au profit du « meilleur pays au monde », celui d’un Canada postnational. Quelle........

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