Il existe des agencements politiques plus près de ce que nous sommes que la monarchie
Bien de l’encre a coulé ces derniers jours à propos du régime monarchique canadien. Reste qu’il est difficile de passer sous silence un important paradoxe : un pays appelle un monarque (le sien) résidant à l’étranger pour affirmer sa propre « souveraineté ». Cette curieuse situation, illustrant que l’indépendance politique d’un pays repose parfois sur un système complexe d’alliances géopolitiques, apparaît, aux yeux de l’observateur québécois, assez divertissante.
Cette démonstration de puissance s’est toutefois heurtée à l’insipidité de la fonction royale. Lors de son passage, le roi a été réduit à un rôle de liseur, tenant fébrilement entre ses mains le texte de son ventriloque, le premier ministre du Canada, Mark Carney.
Si la fonction royale est vide, pourquoi tant de voix s’élèvent ici pour demander son abolition ? Examinons les raisons invoquées.
La critique probablement la plus répandue souligne le fait que le roi est « étranger ». En effet, bien que Charles III agisse officiellement en sa qualité de roi du Canada, son trône se situe physiquement hors du territoire canadien, au Royaume-Uni.
En ce sens, si tel était le problème, la solution serait plutôt simple : le remplacer par un roi local. Un sondage mené il y a quelques années nous permet justement de croire qu’un monarque né au Canada s’attirerait sympathie bien plus importante que s’il était né à l’étranger. On pourrait même prendre un Québécois, pourquoi pas un professeur de théâtre issu d’une prestigieuse dynastie fondatrice du Canada postnational ?
La monarchie est aussi accusée........
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