Les conséquences scientifiques du démantèlement de l’État américain
Les États-Unis sont une force du monde de la recherche et du développement technologique. Avec plus de 750 milliards américains investis en 2022 (3,6 % du PIB), le pays dépense encore 50 % de plus que la Chine.
Le Canada fait piètre figure par comparaison : ses investissements ont représenté 32 milliards (1,7 % de son PIB), ce qui représente environ 4 % de ceux de nos voisins du Sud. Autrement dit, pour une population près de neuf fois plus importante, les investissements des États-Unis en recherche et développement sont 23 plus élevés.
Une part non négligeable de ces investissements est faite dans la recherche fondamentale par des organismes publics — tels la National Science Foundation (NSF) et les National Institutes of Health (NIH) — qui sont dans la mire de Trump et de Musk depuis leur entrée en poste. Il s’agit là d’une bien mauvaise nouvelle pour la communauté scientifique — et pas seulement celle des États-Unis.
Les attaques sont menées sur plusieurs fronts, tant financiers qu’idéologiques. Par exemple, les NIH — dont le budget global avoisine les 48 milliards américains — ont réalisé une diminution immédiate de plus de 4 milliards dans les frais indirects versés aux universités, ce qui représente un montant équivalent à l’ensemble du financement fédéral canadien versé dans les universités !
On a également sabré dans les ressources humaines, en congédiant 1200 employés sans autres motifs que celui de ne pas avoir encore obtenu leur permanence. À la NSF, on a licencié 168 scientifiques le 18 février — ce qui représente 10 % des........
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