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Quand le politique fait la lutte aux personnes itinérantes

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14.03.2025

Nous assistons depuis plusieurs années à un déluge de récits sensationnalistes sur la crise de l’itinérance. Dans ces récits, le problème central ne semble pas être la précarité et l’insécurité permanente vécues par des milliers de personnes, mais plutôt les sentiments que la présence de ces personnes provoque chez les citoyens bien logés. À travers les histoires de personnes itinérantes qui cherchent refuge dans les restaurants, les plaintes contre la consommation de drogue dans l’espace public et les sondages sur le « sentiment de sécurité » des usagers du métro, les personnes en situation d’itinérance sont décrites principalement comme une source de danger.

Il n’est pas surprenant dans ce contexte de voir des actes comme la récente agression par deux adolescents de deux hommes qui se reposaient dans le métro. La déshumanisation permet et encourage la violence.

Cependant, la source première de déshumanisation et de violence contre les personnes itinérantes, ce ne sont pas les simples individus, mais bien la Ville de Montréal. C’est ce que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) a conclu en 2009, en dénonçant une discrimination gouvernementale et un acharnement policier appelé « profilage social ». À la source du profilage social, explique la Commission, est une réglementation discriminatoire de l’espace public qui permet au Service de police de Montréal (SPVM) de viser les personnes itinérantes, les travailleuses du sexe et les personnes racisées, en judiciarisant le « vagabondage », la présence dans les parcs de nuit, le fait de dormir sur un banc et d’autres « incivilités ».

L’administration actuelle est consciente des injustices de ces réglementations. En 2018, neuf........

© Le Devoir