Un pays de contrastes uni par ses histoires
Commençons par une histoire. En 1961, une jeune femme quitte Nashville pour s’établir à Toronto. Elle est Noire. Elle est trans. Et elle a une voix à couper le souffle. Cette jeune femme s’appelle Jackie Shane.
Elle défie les attentes du monde entier à son égard en refusant de cacher son identité. Alors que ce monde, ou plus précisément les États-Unis, n’est pas prêt à l’écouter, le Canada, lui, n’hésite pas à le faire.
Notre pays lui offre une tribune. Elle y trouve sa place. Et, des décennies plus tard, l’Office national du film du Canada (ONF) l’aide à reconquérir cette place grâce à Vivre et laisser vivre. La voix de Jackie Shane, un film de Michael Mabbott et Lucah Rosenberg-Lee coproduit avec Banger Films.
Cette histoire est canadienne, il n’y a aucun doute là-dessus. Mais dans le cadre de la proposition actuelle, des histoires comme celle-ci risquent de ne plus être considérées comme telles. Non pas parce qu’elles ne reflètent pas le Canada, mais parce que nous aurons échoué à définir le terme « canadien » de manière à ce qu’il reflète notre identité profonde.
Qu’est-ce qui détermine l’identité canadienne ?
L’Office national du film se pose cette question depuis plus de 85 ans. Nous savons que ce n’est pas une formule.
C’est la perspective. La langue. La terre. Ce sont les gens. Et les valeurs.
À l’ONF, nous travaillons avec les cinéastes, les artistes autochtones, les communautés de langue officielle en situation minoritaire et les talents émergents de toutes les régions du........
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