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Un goût de fureur printanière

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27.02.2025

Qu’il est long, ce mois de février ! Pourtant, c’est le mois le plus court du calendrier grégorien. Mais en 2025, chaque jour de février me paraît interminable. C’est qu’une langueur grisâtre m’a envahie, nourrissant une lassitude qui ronge mon éternel optimiste.

Le flot de nouvelles que je vois défiler sur l’écran de mon téléphone me donne le vertige. Je dépose l’appareil énergivore et chronophage sur le comptoir. J’ai besoin d’une trêve. Poutine, Trump, Musk, Bannon, RFK et tous les autres n’ont pas besoin que je me gave d’infos en continu pour faire de nouvelles déclarations incendiaires. Ils continueront de mettre le feu sous mon regard angoissé ou non.

Je mets de la musique, déroule mon tapis de yoga et tente de raffermir mes muscles fessiers et d’augmenter la masse de mes quadriceps. Puis, je fais des squats, des planches, des redressements. Je me concentre sur ma respiration et, avec des poids de 10 livres dans chaque main, je lutte contre mon apathie, au propre comme au figuré. Chaque répétition est censée ralentir l’arrivée inéluctable du petit mou de bras. Vous savez, celui qui bouge plus qu’il n’en faut quand on fait au revoir de la main. Ces quelques minutes salvatrices loin du bruit de notre époque me permettent de sécréter un peu d’endorphine.

L’effet de l’hormone apaisante se dissipe cependant bien vite. Le manque — ou la mauvaise habitude — se fait sentir et reprend le dessus. J’ai besoin d’infos ! J’allume la radio, reprends mon cellulaire et........

© Le Devoir