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Les petits doigts

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17.07.2025

Entre les brassées de lavage du linge qui revient du camp de vacances et l’inventaire du matériel de camping pour la semaine prochaine — si l’entente de principe entre le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec et la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) est entérinée et que la grève est évitée —, j’écris cette chronique estivale, en fredonnant Mistral gagnant de Renaud.

« À m’asseoir sur un banc, cinq minutes, avec toi / Et regarder les gens, tant qu’y en a / Te parler du bon temps, qui est mort ou qui reviendra / En serrant dans ma main tes petits doigts ».

Ce n’est pas anodin si ce sont précisément ces paroles qui me viennent en tête. Des petits doigts à tenir dans le creux de ma main usée, il n’y en a plus dans ma maison. Enfin, presque plus. C’est le dernier été où nous avons encore un pied dans l’enfance. Ma cadette entrera en septembre au secondaire et, déjà, sa main est presque aussi grande que la mienne. Quant à mon second, âgé de 14 ans, il me dépasse déjà depuis longtemps. Et l’aîné a 29 ans, ça fait donc belle lurette qu’il est sorti de l’enfance.

Fini les étés où on doit remplir l’auto avec des seaux, des pelles, des dinosaures, des toutous et des livres cartonnés. On ne fera plus de châteaux de sable ou de villages miniatures dans la forêt pour y jouer avec des bonshommes Playmobil. Il n’y aura plus d’interminables balades pour cueillir une minuscule poignée de framboises, deux fleurs, cinq cailloux et........

© Le Devoir