Le ministre de la Santé, Christian Dubé, n’invente rien, il ne fait que suivre un effet de mode. Le Pay for Performance (P4P) peut sembler, à première vue, une bonne idée. Pourquoi ne pas récompenser les résultats, comme on le ferait dans le privé ? Ou même dans la Ligue nationale de hockey ? Pourtant, à y regarder de plus près, le P4P est loin d’être un remède miracle. Mal pensé ou mal implanté, à l’instar de ce que veut faire le ministre, il peut devenir une source de dysfonctionnements plutôt qu’un levier de transformation.

Dans l’absolu, le P4P peut favoriser la collaboration, la responsabilisation et l’innovation. Or, les exemples à travers le monde montrent une réalité plus nuancée. Très peu de pays l’ont implanté avec le succès escompté. Une majorité a récolté des résultats mitigés, parfois douteux. Toujours accompagnés d’effets pervers : soignants focalisés sur les indicateurs rémunérés, patients complexes mis de côté et qualité globale des soins en déclin.

Ce modèle exige des bases solides : un climat de confiance, une vision partagée, des indicateurs robustes, un suivi rigoureux et une gouvernance transparente. Or, le Québec........

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