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Pourquoi la prochaine crise budgétaire sera (probablement) évitée

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30.04.2025

Aux États-Unis, le débat sur le plafond de la dette est devenu une tradition politique aussi vieille que la télévision couleur. Depuis 1960, pas moins de 78 relèvements ou suspensions ont eu lieu, soit une fois tous les dix mois en moyenne. Ce rituel, bien que routinier, continue pourtant de faire couler beaucoup d’encre chaque fois et insécurise les marchés financiers.

Le Congrès travaille actuellement à un projet de relèvement du plafond qui pourrait être voté d’ici la fin de mai 2025, avant que les « mesures extraordinaires » du Trésor n’arrivent à épuisement cet été. Encore cette fois, ça risque de faire couler beaucoup d’encre. Mais pourquoi toute cette angoisse si l’issue semble toujours favorable ?

Parce que le plafond de la dette, initialement conçu comme un outil de discipline budgétaire, est devenu un levier de stratégie politique. À chaque échéance, les partis s’affrontent davantage pour imposer leurs priorités idéologiques que sur la nécessité réelle de payer les engagements déjà contractés. Le plafond devient alors une arme de négociation, utilisée pour arracher des concessions ou embarrasser l’adversaire. Ce théâtre politique, visible à chaque cycle électoral, peut toutefois exposer l’économie mondiale à des risques bien réels.

Le cas emblématique de 2011 rappelle combien cette stratégie peut s’avérer dangereuse. Le vendredi 5 août 2011, malgré un compromis arraché in extremis, Standard & Poor’s abaissait pour la première fois la note........

© Le Devoir