Les diffuseurs privés, le rempart fort de l’écosystème médiatique canadien
C’est avec intérêt, et un énorme étonnement, que nous avons pris connaissance de la chronique du professeur Pierre Trudel publiée le 22 avril dernier et intitulée « Fermer Radio-Canada » dans Le Devoir. Si plusieurs des réflexions proposées par l’auteur témoignent avec justesse de l’importance du mandat dévolu par l’État à Radio-Canada (SRC) à titre de diffuseur public ou des effets dévastateurs des plateformes américaines de diffusion dans notre écosystème, comment peut-il ignorer à ce point le rôle essentiel et historique joué par les diffuseurs privés dans l’industrie canadienne de radiodiffusion ?
Alors que l’environnement médiatique, ici comme ailleurs, est bousculé par de profonds changements et fragilisé par, entre autres, le tarissement des revenus publicitaires, la lourdeur réglementaire et la prolifération de la désinformation, il est plus que temps, pour l’avenir, voire pour la survie de notre système, de poser une plus large question que simplement celle du financement ou du définancement de Radio-Canada.
Les lois et les règles qui encadrent notre système de radiodiffusion prévoient la coexistence de composantes privées et publiques. Elles prévoient également, par la définition du mandat de Radio-Canada, une complémentarité entre la société d’État, bénéficiaire de larges deniers publics, et les diffuseurs privés. C’est en grande partie à travers cette complémentarité que notre système de radiodiffusion peut espérer rester pertinent et s’inscrire en rempart aux géants étrangers pour préserver nos contenus de divertissement de qualité et d’information rigoureuse et locale, tout en assurant le........
© Le Devoir
