La liberté d’expression au service du bien commun
Dans un article publié le 28 mai 2025 dans Le Devoir, Patrick Moreau s’appuie sur le « paradoxe de la tolérance » formulé par Karl Popper afin d’adresser une critique à l’égard du texte de Quentin Lehmann paru le 24 mai dans le même journal. On invoque ce philosophe pour légitimer l’idée qu’il faudrait, en démocratie, tolérer tout sauf l’intolérance, et ce, parfois jusqu’à la coercition. Toutefois, cette grille de lecture, généralement mobilisée pour justifier la censure des discours jugés haineux, demeure ambivalente.
Popper, dans La société ouverte et ses ennemis, exprimait une prudence quant à l’interdiction des doctrines intolérantes : il écrivait qu’il ne serait « certainement pas judicieux » de les interdire tant qu’il est possible de leur opposer des arguments rationnels. Cette position repose sur un idéal libéral du débat public, où la vérité se fraierait un chemin à travers la confrontation des idées, dans un espace de délibération éclairée.
Face à la prolifération de discours ultranationalistes, identitaires ou........
© Le Devoir
