Des solutions de rechange aux voies rapides vers le brevet d’enseignement
Depuis l’adoption de la loi 23, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, ne semble avoir d’yeux que pour les voies rapides vers le brevet d’enseignement, qui sont en fait des formations initiales atrophiées. Il prétend que de tels programmes parviendront à pallier la pénurie (désertion ?) d’enseignants. Plusieurs écrits documentent plutôt les enjeux de ce type de programmes, pointent les dérives possibles et font naître la perplexité quant à leur capacité de résorber la pénurie. D’autres pistes mériteraient considération, si l’intention est véritablement de s’attaquer à ce problème.
Depuis les années 1970, l’universitarisation de la formation a voulu faire des enseignants plus que de simples exécutants. Les baccalauréats étaient alors de trois ans (90 crédits) et un certificat en pédagogie (30 crédits) était possible pour les personnes détenant deux années de formation universitaire dans une matière enseignée à l’école. Pour pallier les lacunes et les critiques liées à cette formation fragmentée et considérée comme trop éloignée de la réalité, la formation est passée de trois à quatre ans (120 crédits) 20 ans plus tard.
Dans une volonté de professionnaliser l’enseignement, ce changement visait à renforcer les liens entre savoirs formels et savoirs expérientiels, notamment par une présence accrue de stages et une valorisation des formateurs du terrain. Vers 2010, à l’aube d’une pénurie dans certaines matières, une seconde voie de qualification a été créée pour les personnes disposant de connaissances disciplinaires : les maîtrises qualifiantes (60 crédits).
Il est crucial de comprendre cette évolution historique vers un renforcement de la formation pour imaginer des solutions à l’attrition actuelle. Il en va de même des travaux en sociologie de l’éducation, qui ont documenté la complexification de l’enseignement. Si 10 cours de pédagogie........
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