Le pari du Saint-Esprit
En janvier 2020, Sylvain Gaudreault s’était étonné d’entendre Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) promettre la tenue d’un référendum dans un premier mandat. Son adversaire dans la course à la chefferie du Parti québécois (PQ) avait entendu « la voix du Saint-Esprit », avait raillé à l’époque le député de Jonquière, qui était le favori au départ.
Il est vrai que cette volte-face avait de quoi surprendre. Lors de sa première tentative, quatre ans plus tôt, PSPP le renvoyait plutôt à un deuxième mandat — et seulement à la condition que 20 % des électeurs le réclament en signant un registre et qu’un sondage démontre que 45 % appuyaient l’indépendance.
Manifestement, il avait mieux évalué que son rival l’humeur des militants péquistes, excédés par 25 ans de tergiversation, et avait compris que la promesse d’un référendum hâtif était un passage obligé pour succéder à Jean-François Lisée.
À la décharge de M. Gaudreault, les intentions de vote du PQ demeuraient sous la barre des 20 %, la lune de miel du gouvernement Legault se prolongeait, et replonger le Québec dans un autre débat référendaire semblait tenir de la politique-fiction.
Cinq ans plus tard, le pari est encore loin d’être gagné, mais force est de constater que le Saint-Esprit semble jusqu’à présent avoir été de bon........
© Le Devoir
