Le bonheur perdu
Dans son discours de dimanche soir, Jean Chrétien a passé bien plus de temps à rappeler ses propres exploits que les réalisations de Justin Trudeau. Peut-être a-t-il constaté que ce qu’il disait être le « plus meilleur pays du monde » l’est passablement moins après ses dix ans de règne.
Un peu de recul sera nécessaire pour évaluer avec justesse le bilan de M. Trudeau. Sa bonne performance depuis qu’il a annoncé son départ ne peut pas faire oublier l’ensemble de l’œuvre.
Se comparer ne console pas toujours. Le Rapport mondial sur le bonheur, publié chaque année par le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations unies, ne donne pas une très bonne impression du pays.
Quand M. Trudeau est devenu premier ministre, en 2015, le Canada était classé au 5e rang du classement. À mi-chemin de son règne, en 2020, il était passé en 11e place. En 2024, il était 15e. On s’était résignés à la domination des pays d’Europe du Nord, mais on ne s’attendait pas à être dépassé par le Koweït ou le Costa Rica.
À 43 ans, il est s’est placé au deuxième rang des plus jeunes premiers ministres, après Joe Clark, qui en avait 39, mais il n’a pas fait le bonheur de la jeune génération pour autant. Le déclin de l’indice du bonheur canadien est particulièrement marqué chez les moins de 30 ans. Le Canada est maintenant 58e........
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