La guerre, «yes sir»!
Le 8 octobre 1970, les médecins spécialistes déclenchaient une grève générale pour protester contre l’instauration du nouveau régime d’assurance maladie, entré en vigueur une semaine plus tôt.
Deux jours plus tard, le ministre du Travail, Pierre Laporte, était enlevé par le Front de libération du Québec. La tournure dramatique que les événements ont prise a vite relégué la grève au second plan. Les médecins se sont pliés à la loi spéciale adoptée le 15 du même mois, qui prévoyait de sévères sanctions s’ils ne rentraient pas au travail.
Quelques années plus tard, le « père de l’assurance maladie », Claude Castonguay, s’est dit d’avis que, sans la crise d’Octobre, il n’y aurait pas eu de Régie de l’assurance maladie du Québec : le gouvernement aurait été incapable de « traverser » les médecins et de résister aux formidables moyens de pression dont ils disposaient.
On ne saura jamais ce qu’il serait réellement advenu si les circonstances avaient permis à ce conflit de s’étirer, mais il est clair que les fédérations médicales disposent toujours d’un rapport de force sans commune mesure avec celui des autres syndicats.
Les médecins n’avaient pas réussi à remporter cette première bataille, mais ce n’était qu’un début. La lutte pour la défense de leur autonomie face à l’État n’a jamais cessé. Le débat sur le projet de loi 106, qui vise à lier rémunération et performance, en est simplement le plus récent épisode.
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En 1970, le........
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