Ken Dryden, le Québécois
Bien avant son décès, Ken Dryden était entré dans la légende. Six Coupes Stanley, cinq trophées Vézina, sans oublier ses exploits durant la Série du siècle de 1972. Un vrai champion.
Il était « différent », a dit Michel Bergeron. Un joueur qui potassait ses livres de droit dans l’avion qui transportait son équipe plutôt que de jouer aux cartes en buvant de la bière était en effet un animal rare, pour ne pas dire unique, dans le monde du hockey.
Le gardien de but étoile du Canadien était surtout un homme réfléchi et ouvert d’esprit, parfaitement conscient que les milliers d’amateurs qui l’ovationnaient soir après soir avaient une vie à l’extérieur du Forum. Il est courant que des athlètes contribuent par leurs bonnes œuvres au bien-être de leur communauté d’adoption, mais lui s’intéressait aussi aux débats qui l’agitaient.
Quand il a débarqué à Montréal, en 1971, le Québec était en pleine effervescence nationaliste. À peine quelques mois s’étaient écoulés depuis la crise d’Octobre. Dans une entrevue accordée au magazine Maclean’s en septembre 2006, il avait fait part des réflexions de nature politique que lui avaient inspirées ses années passées dans la métropole. Elles demeurent d’une remarquable actualité. Il avait vite compris que chez lui, à Toronto, « on ne savait pas grand-chose de la vie au Québec, de ce que vivre en français sur un........
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