Avec sa réforme du droit de la famille, l’État protège certains, mais pas d’autres
Une majorité de Québécois et de Québécoises croient que l’union libre et le mariage leur offrent des droits et responsabilités semblables parce que plusieurs lois, comme les impôts, les allocations familiales ou l’assurance automobile du Québec, amalgament la cohabitation et le mariage.
Or, avec la récente réforme du droit familial (projet de loi 56), ce sont les enfants communs d’un couple vivant comme conjoints de fait qui seront en bonne partie, mais pas complètement, protégés lors d’un décès ou d’une séparation. Les autres, les enfants non communs du couple, les enfants nés avant le 30 juin 2025 et les femmes sans enfants communs, ne sont nullement inclus dans cette réforme et n’ont donc pas droit aux protections de la loi 56.
On peut reprocher à la réforme du nouveau patrimoine parental — et ce, comparé au patrimoine familial des conjoints mariés — son caractère incomplet du fait de l’absence des fonds de retraite ou des REER (régime enregistré d’épargne-retraite). Ceux-ci sont en général beaucoup plus faibles pour les femmes que pour les hommes. Mais, ce qui heurte surtout dans cette réforme, c’est l’indifférence face aux conséquences très dures de cette discrimination pour les femmes, du fait qu’elles cumulent au cours de leur vie des revenus inférieurs, davantage de travail........
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