Sur l’avènement assumé d’un «cheap labor» en éducation
Le 10 avril dernier, plus d’une centaine d’universitaires réclamaient une enquête du Protecteur national de l’élève en ce qui concerne la baisse radicale des exigences requises pour être reconnu apte à enseigner au préscolaire, au primaire et au secondaire.
En effet, il est désormais possible pour une personne d’être reconnue comme légalement qualifiée même sans connaissance aucune de la matière à enseigner, des approches pédagogiques appropriées ou des savoirs propres au développement des élèves. Autrement dit, c’est la normalisation formelle d’une situation catastrophique.
La réponse du Protecteur de l’élève, bien qu’il n’ait pu donner suite à la requête compte tenu de la procédure suivie, précisait néanmoins que les motifs soulevés pourraient être recevables.
On pourrait se demander si le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est conscient de la gravité de la situation de l’enseignement au Québec, et ce, bien qu’il l’ait lui-même en partie provoquée. Mais bien qu’il soit tentant de souligner son incompétence à faire face à la crise de la pénurie d’enseignants, il faudrait plutôt lui reconnaître une intelligence — osons le dire, machiavélique — pour s’y adapter. Il suffit pour s’en convaincre d’analyser sous cet angle les décisions prises depuis les derniers mois, qui viennent davantage confirmer son mépris envers les enseignants et sa totale méconnaissance de la nature même de leurs responsabilités.
En effet, s’il est une leçon que son gouvernement semble avoir tirée de la dernière négociation © Le Devoir
