Se contenter
Sans coup de circuit ni coup cinglant, les débats des chefs risquent fort peu d’avoir bouleversé le cours de la campagne électorale tirant à sa fin. La joute oratoire aura cependant au moins permis un bref, mais édifiant, aparté à l’autrement envahissant thème de ces élections, imposé depuis Washington par le président Donald Trump. Le temps de quelques heures, faute d’avoir eu la transparence de déposer leurs programmes et cadres financiers, les chefs fédéraux ont été contraints de révéler, ou pas, leurs intentions au grand jour.
Freinés le premier soir par leur maîtrise pour le moins inégale du français, les chefs de parti s’en sont tenus à des échanges somme toute courtois. Les flèches envoyées aux adversaires étaient moins aiguisées, les répliques, moins spontanées. Si rageant soit-il d’avoir dû se contenter d’un dialogue politique de qualité inférieure, l’exercice a peut-être forcé les candidats à se limiter au contenu plutôt que de s’adonner au spectacle de la forme. Commençons par le verre à moitié plein, avant de lancer celui beaucoup trop vide.
Meneur de la course, Mark Carney s’est rapidement retrouvé ciblé par toutes les critiques. Accusé de n’offrir qu’une nouvelle version du même programme libéral, « je viens d’arriver », a-t-il répliqué.
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