La paralysie comme stratégie
L’agilité d’un redoutable chef de l’opposition ne se transpose pas toujours en pareille célérité chez un aspirant dirigeant. Parlez-en aux troupes de Pierre Poilievre.
Pendant que Donald Trump enchaînait coup sur coup ses menaces de tarifs douaniers dévastateurs, le chef conservateur y est allé concomitamment de ses propres annonces électorales. Une baisse de taxe sur l’alcool, la veille de cette lubie de « jour de la libération ». Une bonification du compte d’épargne libre d’impôt, le CELI, à la suite du préavis de droits de douane sur l’automobile. Des discordances successives ayant laissé le champ pratiquement libre à son adversaire libéral, Mark Carney, et privé a fortiori les électeurs d’une voie de changement que M. Poilievre prétend pourtant leur offrir.
La campagne conservatrice s’est enfin adaptée, mercredi, pour écarter les annonces quotidiennes au profit d’un grand discours étayant la réplique proposée à l’offensive commerciale du président Trump. Au onzième jour d’une courte campagne électorale — et après que le parti a vu s’envoler son énorme avantage de 20 points dans les sondages — , les conservateurs doivent prier pour qu’il ne soit pas trop tard.
Pierre Poilievre doit le souhaiter d’autant plus, sa propre........
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