L’intimidation a la cote, en cette trouble et tumultueuse époque. Dans l’arène politique. En affaires internationales. On l’aurait toutefois crue ou du moins espérée enfin dépassée dans la sphère syndicale, où elle vient d’être au contraire à nouveau brandie, à l’endroit de médias d’information de surcroît. La FTQ-Construction fait pernicieusement fausse route.

Mécontent d’une série de reportages publiés par Le Journal de Montréal et dévoilant des dépenses plus que contestables de ses dirigeants, le plus gros syndicat du secteur de la construction s’est d’abord terré dans le mutisme, pour ensuite menacer d’attaquer le journal devant la justice.

Le dossier du bureau d’enquête du quotidien a dévoilé des factures salées de repas bien arrosés — un dîner d’affaires de plus de 300 $ comptant 16 consommations alcoolisées pour deux seuls convives ; une réunion d’équipe de plus de 4500 $, dont 1700 $ dépensés en boisson au bar d’un hôtel. Un ravitaillement de 235 $ à la Société des alcools, justifié sur la note de frais par les « vacances d’été », est également recensé. Le tout pigé à même la caisse de cotisations syndicales.

Jusque-là, la FTQ-Construction tolérait à regret le travail journalistique. C’en fut toutefois trop lorsque Le Journal a récidivé en révélant l’achat de 13 camionnettes de près de 80 000 $ dont les dirigeants syndicaux pouvaient également se servir pour leurs déplacements........

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