De sondages en élans anticipés
Les libéraux du Québec et du Canada pourraient être tentés de se réjouir d’un inattendu regain de popularité, gracieuseté du séisme politique provoqué par l’intimidateur en chef américain devenu prétendant envahisseur, Donald Trump. Or, derrière les constats des sondages des dernières semaines se cachent des tendances sous-jacentes reflétant pour l’instant davantage un élan tout au plus fragile, voire de simple façade.
Gare aux conclusions précipitées, dans un sens ou dans l’autre, car la « crise Trump » est aussi impondérable que l’époque qu’elle secoue.
En politique fédérale, une seule constante se dégage : le départ annoncé du premier ministre, Justin Trudeau, et l’arrivée perturbatrice du président américain, Donald Trump, ont complètement subverti la stratégie électorale, efficace jusqu’ici, du chef conservateur, Pierre Poilievre. Privé de l’épouvantail Trudeau et de l’impopulaire tarification du carbone, qu’il a si habilement diabolisés que les libéraux s’en sont dans les deux cas débarrassés, M. Poilievre se retrouve les mains vides. Toujours en tête des sondages, mais fragilisé, à quelques semaines d’un probable déclenchement électoral.
Le repositionnement, à la faveur du « Canada d’abord », piétine. Les solutions proposées pour faire face à Trump — déployer l’armée aux frontières, couper l’aide internationale pour financer la défense — évoquent........
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