De progrès en retraits
Depuis cinq ans, au Québec, 60 femmes ont été assassinées par leur partenaire ou ex-conjoint. Soixante, au Québec uniquement. Le Devoir entamait en 2020 la recension de ces meurtres conjugaux, face à une déferlante de féminicides qui se succédaient à un rythme bouleversant. Cinq années se sont écoulées depuis, jonchées de consternants homicides, mais aussi, et heureusement, de réelles avancées dans la lutte contre la violence faite aux femmes, qui demeure cependant inachevée. Que ce tragique seuil de décès ait été franchi à quelques semaines à peine de cette Journée internationale des droits des femmes vient servir de saisissant rappel à celles ou à ceux qui seraient tentés d’en oublier toute l’importance.
Les pas de géantes parcourus, ici ou ailleurs, n’effacent pas pour autant tout ce qu’il reste de la route tortueuse à aplanir. Et ne dédouanent certainement pas nos dirigeants de la franchir.
Car cette violence est tenace, sournoise et d’une imprévisible cruauté. La sordide affaire des sadiques viols de Mazan, subis par Gisèle Pelicot des années durant, a semé l’effroi cet automne bien au-delà des frontières de la France. Une brutalité conjugale et misogyne que l’on aurait préféré ne jamais pouvoir imaginer.
Vu d’ici, ce choquant procès est venu confirmer tout le chemin parcouru chez nous en matière de traitement judiciaire des crimes sexuels, avec la création de........
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