Confusion aux antipodes
Au fil du dévoilement de leur programme, Mark Carney et Pierre Poilievre ont multiplié les similarités électorales. Abolition de la taxe carbone, baisses des impôts et de l’immigration, élimination de la taxe de vente sur les nouvelles maisons, création d’un corridor énergétique pancanadien : la proposition conservatrice et l’offre libérale recentrée se recoupaient presque, à quelques nuances près, sur plusieurs dossiers. Une affinité que les deux partis ont étirée jusque dans leur irresponsabilité budgétaire respective, leurs plateformes et leurs cadres financiers, qui rivalisent de créativité fiscale, mais révèlent également, en revanche, des visions économiques et politiques diamétralement opposées.
Ceux qui doutaient encore de l’indispensabilité de ces programmes électoraux détaillés auront constaté tout leur bienfondé à leur lecture, bien que tardive. Outre les séries de promesses dont les partis se targuent haut et fort sur le terrain de la lutte électorale, d’autres intentions s’y cachent, d’empiétement fédéral ou de recul social, jusqu’ici judicieusement dissimulées.
Mais d’abord, les cadres financiers. L’interventionnisme libéral de l’État fédéral, en réplique à la guerre tarifaire du président américain, Donald Trump, affronte un désengagement conservateur prônant un plus petit rôle gouvernemental. Les investissements........© Le Devoir
