À gauche, sans gouvernail
En tirant sa révérence comme co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois (GND) a prévenu qu’il ne jouerait pas au « gérant d’estrade », préférant laisser le soin au parti de gauche de tracer pour la suite, sans lui, son propre destin. La famille solidaire n’a néanmoins pas perdu de temps pour se découvrir à son tour son lot de belles-mères. Les « chicanes internes », qui avaient laissé GND « usé », ont été relancées de plus belle. Et avec elles, l’éternel et universel écartèlement de la gauche, qui laisse planer la menace que QS aille tout droit dans une impasse.
Bien que l’élu de Gouin ait insisté pour nier que son départ représente un abandon du mouvement solidaire, le constat d’échec est indéniable, son élan ayant été freiné, regrette-t-il, par un vent de face soufflant continuellement des rangs de sa propre formation. Le virage pragmatique de QS déchirait les militants, le porte-voix étant davantage entre les mains de ceux qui préfèrent rester cantonnés dans cette voie de mouvement d’opposition idéaliste.
Les déceptions électorales les auront confortés dans leurs positions, les solidaires étant passés de s’imaginer former l’opposition officielle il y a trois ans — avant de terminer l’élection au troisième rang — aux reculs successifs dans les intentions de vote, le tout........
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