La Journée nationale du hockey
Jeudi dernier, je siégeais dans le jury de Cégeps en spectacle. Dans ce concours, qui en est à sa 46e édition, des jeunes de la relève présentent des numéros de danse, de musique, d’art oratoire, d’humour, etc. On en était ce jour-là à la toute première étape, lors de laquelle un étudiant est sélectionné pour représenter son collège aux étapes qui suivront : compétition régionale, puis, au printemps, grande finale de tous les cégeps de la province.
Soir de tempête de neige. L’auditorium du cégep de Rosemont n’était pas comble, mais il y avait de la fébrilité dans l’air. Les jeunes qui allaient se présenter devant nous sont ceux qui ont vécu la pandémie au beau milieu de leur secondaire, à un âge où se lier aux autres est nécessaire. Ce sont les jeunes qui composent avec l’anxiété générée par l’exposition aux réseaux sociaux à un trop jeune âge, ceux qui ont survécu aux écoles toutes croches et mal entretenues, au système d’éducation à trois vitesses, aux profs usés qui n’en peuvent plus de tenir ça à bout de bras. Entre vous et moi, ces jeunes, je les trouvais déjà courageux avant d’en avoir vu un seul monter sur scène.
Parmi les six concurrents, deux garçons ont présenté des numéros de poésie et d’art oratoire. Leurs noms, prénoms et aussi leur petite pointe d’accent indiquaient que le français n’était peut-être pas leur langue maternelle, que leur famille avait probablement des origines autres que québécoises. Ces jeunes, j’en ai croisé quelques-uns dans des classes d’écoles défavorisées lors d’une résidence d’écrivaine il y a quelques années, une expérience bouleversante........
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