En ce moment, l’autrice des Chevaliers d’émeraude, Anne Robillard, est à la tête d’une demande d’action collective contre OpenAI et son principal actionnaire, Microsoft. Ce qui est dénoncé : le piratage, par les géants de l’intelligence artificielle, d’œuvres littéraires protégées par le droit d’auteur. Des copies desdites œuvres sont pompées dans le but d’entraîner des robots conversationnels, tels que ChatGPT, à en générer de nouvelles. Des poursuites ont lieu également aux États-Unis et en Europe.

Sachant cela, j’ai commencé à me demander si ChatGPT pourrait écrire un meilleur livre de Marie Hélène Poitras que je ne le pourrais moi-même ?

Comme pour bon nombre de mes collègues écrivains, mes livres figurent dans la banque d’œuvres vampirisées. Tranquillement, l’envie d’une petite danse avec le diable m’a gagnée. J’ai commencé par une question toute simple, mais qui n’a rien d’anodin : « Salut, Chat ! Es-tu capable d’écrire une nouvelle littéraire en empruntant le style de l’écrivaine Marie Hélène Poitras ? »

En quelques secondes, Chat, très volontaire, a acquiescé en présentant, de sa propre initiative, un rappel des caractéristiques de mon style pour, dit-il, bien cadrer la création : « langue poétique, évocatrice, sensuelle, souvent rythmée comme une incantation ; personnages marginalisés, rebelles, souvent féminins et puissants, mais aussi blessés ; écriture charnelle, instinctive, presque animale » et ça continue comme ça, Chat........

© Le Devoir