Compulsion
Nous sommes nombreux à nous envoyer compulsivement des polars. On aime regarder la tempête de l’intérieur, à l’abri du danger et du mal. Étrangement, ça apaise quelque chose en moi de pouvoir m’absorber dans une histoire affolante, qui sera réglée 400 pages plus tard sans que j’aie à intervenir.
Ma phase Connelly a débuté en 2019, avant un voyage en Californie. J’avais envie de lire des romans mettant en scène Los Angeles. Le cœur d’une ville et son envers sombre, sale et suintant est presque toujours central dans les romans policiers. C’est comme si l’écrivain m’avait révélé la face cachée de cette ville tentaculaire. J’y suis allée deux fois et je sais où habiterait l’enquêteur Harry Bosch s’il était de chair et d’os, j’ai roulé sur les routes qu’il emprunte, mangé dans les bouis-bouis qu’il fréquente…
J’ai lu environ la moitié de l’abondante bibliographie de Connelly, une cinquantaine de romans. J’apprécie la manière dont l’auteur rebondit sur le zeitgeist, comment les avancées en matière de détection d’ADN teintent ses histoires, comment les répercussions de la pandémie se répercutent sur le corps policier. Je m’attends à voir émerger dans ses prochains titres l’impact des récents incendies sur la cité des anges.
Dans Sans l’ombre d’un doute, son plus récent roman, l’arrivée de l’intelligence artificielle permet certaines avancées qui ne sont toutefois pas........
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