Chronique de la bergerie
Pour une cinquième année, je suis bergère au parc Maisonneuve. On est « dus » pour des petites nouvelles laineuses, n’est-ce pas ? Commençons par une devinette : je veillais depuis juin sur un troupeau de 15 têtes, mais voilà qu’ils sont 20. Il n’y a pas eu de naissances dans le troupeau. Comment est-ce possible ? C’est parce qu’il y a quelques jours, c’était non seulement la rentrée des élèves, mais aussi celle de ceux que nous appelons affectueusement « nos p’tits vieux » !
Au printemps, alors qu’une partie du troupeau entamait sa saison d’écopâturage au parc Armand-Bombardier à Rivière-des-Prairies, Chalette, Kit Kat, Cosmos, Sparkles et Malo ont pris la direction de l’ancien hippodrome dans le cadre d’un projet-pilote. Leur retour parmi les autres était prévu à la fin août (les moutons restent au parc jusqu’à la mi-octobre). J’avais bien hâte de les revoir, surtout Malo, bélier cornu aux yeux dorés. « Je vais m’organiser pour être là, ai-je annoncé à Alice, ma collègue bergère. Je veux assister aux retrouvailles ! »
À quelques reprises, j’ai observé qu’au-delà de leur instinct grégaire et d’un sens très développé de la communauté, les moutons n’oublient pas leur lignée d’origine et se montrent un peu plus tricotés serrés lorsqu’ils interagissent à travers les liens de filiation. Ils se connaissent et se reconnaissent, j’ignore si c’est le cas dans les grands troupeaux de 400 bêtes, mais ça l’est dans le nôtre.
Deux arbres généalogiques s’y côtoient : il y a la branche........
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