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Quand la toponymie rend justice aux femmes de culture

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04.07.2025

En tant que citoyens, bibliothécaires, éducateurs et lecteurs, nous saluons la désignation, le 19 juin 2025, de la bibliothèque d’Ahuntsic au nom d’Hélène Charbonneau (1929-2021). Ce geste symbolique vient souligner l’héritage immense d’une femme qui a marqué la bibliothéconomie québécoise et fait rayonner la littérature jeunesse francophone.

Nommer une bibliothèque — un lieu de savoir, de culture, de rencontre —, c’est bien plus qu’un choix administratif. C’est affirmer des valeurs, inscrire une mémoire, rendre visibles des présences. Or, il faut le rappeler : les bibliothèques qui portent le nom de femmes au Québec, et à Montréal en particulier, sont encore très rares. Sur les 48 établissements du réseau montréalais, seuls trois portent le nom d’une femme — en incluant désormais la Bibliothèque Hélène-Charbonneau et en excluant celles de L’Île-des-Sœurs et de Notre-Dame, qui relèvent de la toponymie géographique. Cela représente moins de 7 % de l’ensemble du réseau.

Ce chiffre, en soi, en dit long. Il témoigne d’un effacement symbolique persistant, même au sein d’institutions qui se veulent inclusives, ouvertes, accueillantes.

Ce paradoxe est d’autant plus frappant que les bibliothèques sont un milieu très féminisé. Ce sont principalement des femmes qui y travaillent, qui innovent, qui les font vivre au quotidien. Pourtant, leur accès aux postes décisionnels reste........

© Le Devoir