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Le triomphalisme n’est pas de mise dans la passation de pouvoirs entre Biden et Trump

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19.01.2025

Rare analyste à avoir entrevu les victoires de Donald Trump en 2016 et en 2024 ainsi que sa défaite en 2020, Marie-Christine Bonzom a couvert sept présidentielles et cinq présidences aux États-Unis. À l’invitation du Devoir, elle pose ponctuellement son regard d’experte sur la politique américaine.

Donald Trump s’apprête à faire ce qu’aucun président des États-Unis n’a réussi depuis 1893 : entrer à la Maison-Blanche pour un second mandat qui ne suit pas le premier. Quant à Joe Biden et à Kamala Harris, ils partent en proclamant leur mandat « crucial », voire « extraordinaire ». Mais ni Trump, ni Biden, ni leurs partis n’ont de raison de donner dans le triomphalisme.

Trump a bien obtenu une victoire sans appel à la présidentielle. Il a gagné le vote populaire (suffrages exprimés) et le vote au collège électoral. Il a réuni plus de 77 millions d’électeurs, deuxième vote populaire le plus élevé de l’histoire du pays. Il a reçu 3 millions de voix de plus qu’en 2020 et 14 millions de plus qu’en 2016. Il a remporté les sept États clés, dont six avaient voté Biden en 2020. Il a encore diversifié son électorat par rapport aux scrutins précédents, démographiquement et géographiquement.

Son parti a reconquis le Sénat et gardé la majorité à la Chambre des représentants. Au pays, les républicains ont remporté 8 des 11 élections de gouverneur, ce qui permet au parti de gérer 27 des 50 États.

Trump a aussi formé une coalition inédite avec des personnalités et de riches donateurs venus du Parti démocrate. En particulier Elon Musk et deux ex-candidats à la présidence, Robert Kennedy Jr. et Tulsi Gabbard.

Cependant, Trump n’a battu Harris que par 1,5 % des voix. Sa majorité au Congrès s’avère très mince : trois sièges au Sénat et deux à la Chambre.

Par ailleurs, le président désigné s’est choisi un compagnon déjà très encombrant en la personne de l’homme le plus riche du monde, auquel Trump confie un rôle sans précédent pour un gros donateur sans expérience gouvernementale.

Musk dirige le fameux DOGE (Department of Government Efficiency), initiative........

© Le Devoir