Une forêt rentable, mais fragilisée?
Les groupes de protection de l’environnement ne sourcillent pas sans raison face au projet de loi 97, qui vise à moderniser le régime forestier. En ouvrant grand la porte à des zones prioritaires où l’industrie sera reine, sans concession possible même de la part du gouvernement pour désigner des aires protégées, Québec crée un inquiétant précédent. La forêt québécoise ne peut pas être bradée au nom de la rentabilité.
Même si la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, affirme que son projet de modernisation du régime forestier vise à garantir la résilience de nos magnifiques et riches forêts, ce n’est pas la lecture qu’en font plusieurs acteurs importants voués à la protection de l’environnement, qui y décèlent surtout une abdication de protections gagnées de chaude lutte en faveur de l’industrie et de la course à la rentabilité.
Le contexte dans lequel cette modernisation du régime forestier québécois survient n’est pas étranger à la décision de Québec de prioriser la rentabilité de la forêt, en procurant souplesse et agilité à l’industrie forestière et aux régions. Les tribulations économiques qui secouent le secteur du bois ont des........
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