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Pendant ce temps, au Soudan…

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15.07.2025

Manahil Khatar, 20 ans, tend la main vers son bébé de 5 mois. Le nourrisson pleure à chaudes larmes pendant qu’un médecin l’examine. Une plaie s’est infectée sur son bras, sur le site d’injection où on lui achemine par intraveineuse les nutriments destinés à guérir sa grave malnutrition. Nous sommes à Adré, au Tchad, à 5 kilomètres de la frontière avec le Soudan, là où des millions de réfugiés fuient la guerre. Manahil a trouvé refuge dans un centre destiné à soigner la malnutrition et dirigé par Médecins sans frontières.

Cette scène est tirée d’un reportage du New York Times publié il y a un an à la suite d’une rare et dangereuse incursion journalistique aux frontières d’une guerre atroce secouant le Soudan, et ce, dans l’indifférence mondiale quasi complète. Si les journalistes Declan Walsh et Ivor Prickett ont gagné le prix Pulitzer 2025 du reportage international avec ce travail journalistique d’exception, c’est qu’ils ont réussi à braquer les yeux de leur lectorat sur un conflit autrement boudé par l’attention médiatique. Leur série décrit la barbarie de cette guerre civile en faisant parler les victimes vivant désormais dans une insécurité chronique.

Famine, déplacements de millions de civils, destructions des écoles et des hôpitaux, menaces........

© Le Devoir