De tous les décrets effarants signés par le président des États-Unis, Donald Trump, celui de samedi dernier, où il a autorisé le déploiement de 2000 soldats de la Garde nationale à Los Angeles, s’inscrira sans doute dans le grand livre de l’histoire des dictateurs en puissance. Pour mater des manifestants s’agitant contre sa politique migratoire, Trump abuse de son pouvoir et de nouveau, adapte les politiques afin qu’elles servent son seul intérêt. Faisant fi des critiques, il pose son geste exceptionnel à l’encontre de la volonté des dirigeants locaux, même si les lois prévoient que c’est généralement le gouverneur qui appelle au soutien de la Garde nationale. En créant lui-même le chaos, le président propulse volontairement les États-Unis dans la désunion.

On ne sort pas la Garde nationale comme cela, sous un prétexte plus théâtral que réel. Les membres qui composent cette armée y travaillent à temps partiel et agissent sous l’autorité du gouverneur de l’État où ils sont. Ils sont plutôt appelés en renforts lors de catastrophes naturelles ou de perturbations importantes. La dernière fois qu’un président a forcé l’envoi de la Garde nationale contre l’avis d’un gouverneur, c’était en 1965, en Alabama, à la veille d’une manifestation visant à soutenir le droit de vote........

© Le Devoir