À la conquête d’un espace numérique francophone
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une vaste majorité de Québécois de 15 à 29 ans ont la culture au bout du clic. Et, au profit d’algorithmes les menant vers des productions anglophones, ils délaissent la musique, le cinéma et la littérature québécoise, leurs principales fenêtres sur le monde culturel se nommant Spotify, Netflix, TikTok et YouTube. Cette réalité inexorable, favorisée par un engouement quasi maladif pour les réseaux sociaux, redessine silencieusement le paysage culturel québécois et menace l’une de nos richesses les plus précieuses : notre identité culturelle francophone.
Les données publiées par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) dans sa plus récente Enquête québécoise sur les loisirs et les divertissements indiquent sans l’ombre d’un doute que le livre numérique, les balados, les réseaux sociaux et la diffusion continue ont la cote. On ne peut guère plaider l’étonnement, puisque les habitudes numériques sont quasi universelles — 96 % de la population sondée utilise Internet à des fins personnelles, et 89 % sont des usagers de réseaux sociaux.
Le livre et la chanson québécoise ont fort à faire pour se frayer un chemin dans un environnement qui, par définition et par envahissement anglophone, ne fait pas la place belle aux contenus culturels d’ici.
Car les plateformes numériques ne sont pas........
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