Dis-moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es
Si les dirigeants et hauts dignitaires étrangers sont invités au couronnement des monarques, il en va différemment pour la passation des pouvoirs dans une république fédérale comme les États-Unis. Le président et le vice-président élus prêtent normalement serment devant des fonctionnaires, d’anciens présidents et d’autres compatriotes et partenaires d’importance, avec un parterre plébéien à un jet de pierre de l’action. Cette fois, Donald Trump y a aussi invité ses émules d’un peu partout dans le monde.
Ce changement procédural aurait pu passer inaperçu, n’eût été la liste de convives. Alors que les cartons d’invitation du président français, Emmanuel Macron, ou du chancelier allemand, Olaf Scholz, se sont perdus dans la poste, des dirigeants de partis d’opposition qualifiés d’extrême droite, comme Éric Zemmour de Reconquête, Santiago Abascal de Vox, Nigel Farage de Reform UK ou Tino Chrupalla d’Alternative pour l’Allemagne, étaient de la fête. Près de huit Allemands sur dix ont une opinion négative de ce dernier parti.
Dans ce « club des ultras » se trouvaient aussi des chefs d’État et de gouvernement élus démocratiquement, comme la première ministre italienne, Giorgia Meloni, dont le parti Frères d’Italie a été fondé par des militants néofascistes, ou le président argentin, Javier Milei, un libertaire de droite assumé. Le ministre des Affaires étrangères indien représentait le gouvernement de l’ultranationaliste hindou........
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