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Détester le messager du chaos tarifaire, mais pas le message

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04.04.2025

La réponse chaotique aux tergiversations tarifaires nous tient rivés à nos écrans depuis plusieurs semaines. La réponse canadienne est devenue un mantra : favoriser le commerce interprovincial, varier nos partenaires économiques et soutenir nos entreprises. Malgré mon approbation relative de ce plan, force est de constater que celui-ci a été développé à main levée sur le coin d’une table. Dans l’urgence, peu d’analystes abordent la question plus fondamentale d’une révision du modèle économique qui nous a mis dans ce pétrin.

La libéralisation des marchés, accélérée depuis les années 1980, a enchâssé notre économie (et notre souveraineté) à celle des États-Unis. Alors que la valeur fondamentale promue par ce modèle était la « liberté » (des particuliers et des entreprises), nous voyons aujourd’hui que les chaînes de production du libre marché nous rendent tributaires des décisions de nos voisins.

Le chaos tarifaire pourrait-il nous faire revoir cette orthodoxie du libre marché ? Mon collègue économiste Lauchlan T. Munro explique dans un article du blogue du McLeod Group que notre dépendance aux États-Unis découle de cette idéologie qui, depuis les années 1980, promeut un gouvernement minimal, de faibles taxes, la privatisation des entreprises d’État et un mouvement plus libre des personnes, des biens et des compagnies. Tout cela, nous disait-on, nous rendra plus heureux (ou du moins plus riches).

Un exemple phare de cette tendance en Amérique du Nord est bien sûr la négociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), signé en 1994. Celui-ci a permis d’augmenter le commerce bilatéral en abaissant........

© Le Devoir