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L’identité réinventée, ou le Canada à l’épreuve de l’hégémonie américaine

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06.02.2025

En 2015, Justin Trudeau affirmait que le Canada ne possédait pas d’« identité fondamentale ». Une décennie plus tard, les secousses géopolitiques, les menaces tarifaires, la rhétorique annexionniste de Donald Trump ont provoqué un réveil inattendu : un patriotisme canadien, longtemps relégué au second plan, s’affirme désormais avec une vigueur renouvelée. Ce phénomène dépasse la simple réaction conjoncturelle ; il révèle une quête profonde de singularité face à un voisin dont l’ombre plane depuis des décennies.

Comme l’a souligné M. Trudeau lui-même lors d’une entrevue sur CNN : « Lorsqu’ils tentent de définir leur identité nationale [les Canadiens ont] tendance à dire : “Nous ne sommes pas Américains” », entre autres éléments. Cette distinction, subtile, mais essentielle, façonne aujourd’hui une redéfinition audacieuse de ce que signifie « être Canadien ».

La proposition d’intégrer le Canada en tant que « 51e État », conjuguée à l’imposition d’un tarif de 25 % sur l’acier et l’aluminium, a déclenché une onde d’indignation dans l’espace public. Les huées retentissant lors de l’exécution de l’hymne national américain au Centre Canadian Tire d’Ottawa et les éditoriaux dénonçant « l’impérialisme économique » témoignent d’une résurgence inédite du patriotisme. Comme le soulignait l’ancien premier ministre Jean Chrétien lors d’une récente entrevue : « Nous pouvons paraître faciles à vivre et doux. Mais ne vous y trompez pas, nous sommes déterminés et........

© Le Devoir