Le gouvernement Carney risque-t-il de nous passer un sapin environnemental et un sapin démocratique avec son projet de loi sur les grandes infrastructures ? Tant le Bloc québécois que le Nouveau Parti démocratique et le Parti vert du Canada s’en inquiètent après avoir lu en profondeur l’ambitieuse proposition législative déposée en urgence par le ministre Dominic LeBlanc afin de répondre — par la bouche de nos canons — à la guerre économique lancée par le voisin états-unien.

Jeudi, Mark Carney a prononcé l’infâme mot « bâillon », qu’il entend imposer si jamais les oppositions devaient se mettre en travers de son chemin. La crise économique a le dos large ; elle ne devrait pas permettre qu’on expédie aussi cavalièrement les débats et l’étude en comité.

Car il y a largement de quoi débattre. Bicéphale, le projet de loi C-5 porte en lui deux ambitions distinctes. La première vise à éliminer les barrières interprovinciales qui coûtent jusqu’à 200 milliards de dollars par an aux Canadiens. Les provinces, qui ont affiché une franche camaraderie à Saskatoon — entre elles et avec M. Carney —, sont prêtes à y mettre du leur. Contre l’ogre états-unien, il vaut mieux présenter un front uni.

La vive irritation causée par la........

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