Retomber dans ses travers
Si la colère est mauvaise conseillère, la précipitation à y répondre souffre généralement de la même tare. Il est évident qu’on ne regardera pas les foudres trumpiennes s’abattre sur nos têtes sans riposter. Mais les réponses à notre nécessaire diversification économique ne se trouveront pas dans le rétroviseur, encore moins dans les ornières rétrogrades que creuse le président états-unien.
C’est spécialement vrai sur le front de la diversification énergétique, alors que des voix s’élèvent pour que le Canada reconsidère une filière qu’il a fermée à plusieurs tours : celles des pipelines, des gazoducs et des usines de liquéfaction de gaz naturel. Sur le front environnemental, rien n’a changé d’un iota. Enfin, si : les États-Unis sont « ressortis » de l’Accord de Paris, qui, il n’y a pas de hasard, connaît un passage à vide. Lundi, seuls 10 pays avaient rendu leur feuille de route climatique à temps. Sur quelque 200 pays.
L’attentisme est un mal contagieux. Il serait facile d’y succomber alors que la guerre commerciale gronde. Le hic, c’est que l’ambitieuse transition énergétique dans laquelle s’est lancé le Québec vient nécessairement avec une sortie des énergies fossiles. La question est donc la suivante : existe-t-il un chemin vers la transition qui vaille la peine qu’on s’autorise des détours en........
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