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Plus tard, c’est trop tard

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16.07.2025

On a fait des pas de géant pour prendre le démon des violences conjugales et intrafamiliales par les cornes. Plan d’action tous azimuts, création de tribunaux spécialisés, ajout de bracelets antirapprochement, financement d’aide pour toutes les parties et à toutes les étapes : le gouvernement Legault a mis beaucoup d’énergie et de cœur dans cette lutte essentielle. Pourtant, trop de femmes sont encore laissées à elles-mêmes et trop d’enfants se retrouvent prisonniers d’un environnement toxique.

Les demandes d’aide n’ont pas cessé de croître ces dernières années. SOS violence conjugale dit être maintenant obligé de refuser plus de 50 % des appels à l’aide reçus. Un filet aussi méchamment troué peut-il mériter son titre rendu à une telle extrémité ? Dans plusieurs régions, les demandes d’hébergement ont explosé au point de faire apparaître des listes d’attente, du jamais vu. Pis, ces listes d’attente s’allongent désormais bien au-delà du raisonnable, grevées par la crise du logement et la surchauffe immobilière.

On sait pourtant que du temps, on n’en a pas, ou si peu, en contexte de violence conjugale ou familiale. Quand les demandes d’aide se matérialisent, c’est que la mécanique s’est déjà enrayée et que le pire pourrait ne pas être loin.

On dit souvent que les féminicides et les infanticides sont des morts annoncées. Ce sont surtout des morts évitables grâce aux drapeaux rouges que les experts et les intervenants sur le terrain nous ont appris à reconnaître. On sait aussi de mieux en mieux quand et comment intervenir auprès des femmes, des enfants........

© Le Devoir